Arrivée : Mutxamel LEMU (Espagne)
Terrain de Castellon, en bordure de route et de plage |
Au réveil, la météo confirme nos craintes. Le petit déjeuner espagnol ne nous réconfortera pas.
Nous avons briefé pour un vol avec du beau temps jusqu'à
Grenade, la veille au soir. La météo ne tient pas ses promesses, et la
situation se complique. Les avions rassemblés à Castellon ont des réserves d'
essence variables, aucune n'excédant de quoi faire 2h30 de vol.
Les avions du Raid sur le terrain de Castellon |
L' avion
ouvreur essaye une route « mauvais temps » vers un terrain proche, au
sud de Valence. Les autres avions attendent de ses nouvelles. Elles sont
mauvaises : ça ne passe quasiment pas. Les nuages s' entassent au-dessus
du relief et ne laissent que peu de place pour le VFR en sécurité. Nouveau
changement de plan : les avions vont rejoindre Alicante par le transit
côtier, directement pour ceux qui ont assez de carburant. Avec une étape à
Valence pour les autres. La météo est meilleure là-bas. Nous posons de nouveaux
plans de vol et commençons à attendre. Nous apprenons que les plans de vol sont
bloqués et que l' attente va se prolonger.
Eddy et Camille (la vraie musicienne) s'adonnent à la pratique du ukulélé pour faire passer les nuages |
La météo ressemble assez à celle de
la veille, à Castellon. Le vent forcit dans l'après midi, venant de la mer,
tout chargé d' humidité. La visibilité et le plafond s'en ressentent.
La
caravane du raid s'ébranle finalement vers 14h00. Les plus rapides partent
devant et font savoir que la visibilité est correcte devant nous, mais que le
plafond est à 500ft. Au dessus de la mer, ça n' est pas enthousiasmant, mais ça
se tente.
Gilets de sauvetage, transit côtier oblige |
Le tour d' Azur6 arrive. Décollage sur frein en limitation pour Eddy. La piste
fait un peu moins de 700 m, mais il ne fait pas trop chaud, il y a du vent, et,
si les avions ont soif, au moins, ils sont plus légers. Décollage impeccable et
cap au sud vers Valence et Alicante. La visibilité est correcte. Nous volons à 1000ft en suivant le rivage. Jusqu'au sud de Valence, la situation n'est pas trop
inconfortable. Les nouvelles des avions précédents confirment que nous pouvons poursuivre,
malgré la baisse du plafond. Nous sommes à 400ft. Nous
doublons un cap : le phare est visible, le sommet du relief au bout duquel
est planté le phare disparaît dans les nuages. Ensuite, comme prévu, la
situation météo s'améliore. Nous allons pouvoir nous poser à Mutxamel, près
d' Alicante. Les opérations nous ont demandé de contacter Valence Approche pour nous
identifier isolément. Nous montons pour établir le contact. Code transpondeur
dans la boîte. L'arrivée sur le terrain, comme hier est assez compliquée. La
piste est déjà là, avec un avion qui vire vers nous, peut-être en remise de gaz. On vire pour s' en éloigner, et nous nous
retrouvons verticale, à l'altitude du tour de piste. Première approche ratée. Trop haut, trop vite. On remet les gaz. Nous
n' avons pas encore l'avion complétement en main. Deuxième approche. Presque la même. On
pose l' avion proprement. Nous faisons le plein, et parquons l'avion. Les
conditions étaient difficiles et la routine de l' équipage a été bousculée par
tous ces changements. Nous ferons mieux demain.
Malheureusement, les journées qui commencent mal finissent
souvent mal également. Nous rentrons à l' hôtel. Douche, détente, avant le
briefing du soir.
Et là, le drame : un avion et deux pilotes manquent à
l' appel. Ils sont portés disparus. Nous discutons
beaucoup, pour nous réchauffer après cette douche froide. C'est un loisir
risqué, même si aucun pilote n' y pense en le pratiquant.
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