samedi 28 septembre 2019

Jour 10 : Moments de partage à Saint-Louis

Ce matin nous partons tôt au terrain de Saint Louis du Sénégal.

Aérodrome de Saint-Louis, vu de la tour de contrôle
L’activité de la matinée est de proposer des baptêmes de l’air à des enfants. Cela représente environ 60 enfants, dont la moitié viennent d'un orphelinat de Saint-Louis et l’autre moitié sont les enfants du personnel de l’aérodrome qui nous accueille. 10 avions se sont proposés pour effectuer des baptêmes dont notre équipage. Nous opérerons 3 rotations pour emmener les enfants 2 par 2. Le plan est de faire un grand tour de piste bien espacé pour réguler les 10 avions qui vont tourner.

Briefing de préparation des baptêmes
Dans l’avion, 2 enfants et le binôme pilote/copilote avec Laurent, et sa casquette d'instructeur, à chaque rotation. En effet, nous choisissons d’appliquer les règles des vols découvertes de France afin d’assurer la sécurité. Camille et Eddy se relaieront à côté de Laurent pendant les 3 tours.

Ce moment de partage est réalisé avec le soutien de nos partenaires, notamment la Normandie et ESIG'Aéro
Eddy et Laurent prêts pour le second tour
 Les enfants ne sont pas complètement tranquilles quand ils montent dans l’avion. La météo est tropicale. Chaude et humide, nous nous sentons comme dans une couscoussière. Des petits cumulus à 1200ft, avec les cocotiers à l’horizon, de l’autre côté du fleuve, voilà le tour d'horizon. Même pour un amphi-cabine, ce serait presque paradisiaque. Et nous allons voler. Nous sommes à l’aube d’un grand moment d’aviation, pour les enfants, et pour les pilotes.

Nous accueillons dans un premier temps deux jeunes filles pour qui l’avion est une découverte mais elles n’ont pas peur, elles semblent plutôt excitées à l’idée de monter à bord. Laurent et Camille installent les enfants en leur transmettant les consignes de sécurité. Eddy assure la prise d’images et un débit de blagues soutenu pour détendre les passagères. Et oui, c’est ça quand on part avec un clown.
La mise en route prend du temps car les 10 avions sont prêts en même temps et le roulage se fait sur ordre de la tour. On en profite pour ajouter quelques explications sur le fonctionnement des commandes et instruments composant l'avion. Le départ est long mais une fois la "machine baptême" lancée, la dynamique est parfaite. Tout le monde est heureux de partager sa passion avec des jeunes et les adultes. Ce moment de communion est magique.

Bonne mine à la sortie de l'avion

Les enfants installés à bord
Smile On
La matinée tient toute ses promesses. Les enfants reconnaissent leurs maisons, leur école. Ils descendent de l’avion avec un sourire jusqu'aux oreilles, et un beau diplôme. Les pilotes aussi ont le sourire. Plaisir d’offrir, joie de recevoir. *

Et de 3, encore une mission accomplie pour Azur 6 !
Côté mécanique, nous devons faire attention à notre potentiel avion. C’est à dire qu’entre deux visites périodiques d’un avion (une révision) un potentiel de 50h est dégagé pour un vol en toute sécurité du point de vue de l’aéronef. La réglementation dit que nous pouvons prendre 10% supplémentaires à ce potentiel si nécessaire. Au-delà, les risques moteurs ne sont plus couverts. Nous avons utilisé une bonne partie de notre potentiel pour venir à Dakar, le trajet retour s’annonce aussi long, il faut donc le garder en tête.

Nous montons donc le cœur léger dans le bus qui nous conduit à la plantation soutenue par l’association IRRIGASC. Cet organisme familial, d’origine française, s’appuie sur l’invention du fondateur, une sorte de chaussette en plastique percée qui permet l’irrigation en profondeur avec peu d'eau. Une fois la plante mise en terre, le système permet de diviser par 10 sa consommation habituelle d'eau dans ce type d’environnement. Cette initiative est soutenue par le Raid Latécoère qui nous propose de la découvrir et partir à la rencontre des villageois qui en bénéficient.

Le bus nous amenant à destination a dû servir à Bob Marley pour ses tournées dans une autre vie. Le reggae dégouline du haut-parleur. Nous sortons de la ville, et nous découvrons à hauteur d’homme le paysage que nous survolons depuis notre arrivée sur le fleuve Sénégal. On se croirait dans Hatari, en plus vert. Plaine herbeuse avec des acacias dont la ramure s’aplatit. Impossible de s'empêcher de sourire tellement ça colle avec la vision de l’Afrique qu’on trimbale tous dans un coin de l’imaginaire. En plus, il fait un soleil radieux, avec un peu de vent, qui rend la chaleur supportable. La journée s’annonçait déjà pas mal, cela a l’air de se confirmer. Le chauffeur baisse de temps en temps la musique et s'arrête sur le côté pour demander son chemin. Là aussi, à l’ère du GPS, nous sentons le sourire poindre aux bords de nos lèvres. Un demi-tour plus tard, nous parvenons à destination. Nous sommes accueillis par l’hymne national du Sénégal interprété par une chorale de villageois. Et on tape dans les mains en cadence s'il vous plaît !
Notre bus sénégalais
A notre arrivée, une grande tonnelle est montée et la moitié du village nous attends dessous. Nous sommes venus dans une plantation d’arbres fruitiers (manguiers et anacardiers) soutenue par le raid. Nous voyons concrètement à quoi servent les dons que nous avons récoltés. En discutant avec les habitants, nous découvrons qu’ils font pousser du riz, en inondant les champs, grâce au fleuve, comme en Camargue. Le climat permet de faire une autre récolte, d’oignons cette fois, dans les mêmes champs. Et à côté, des palmiers dattiers et des arbres à noix de cajou sont prêts à être plantés. Évidemment, il faut arroser. Le fleuve y pourvoit.

On est accueilli chaleureusement. Des tapis ont été mis au sol pour nous permettre de manger tous ensemble, avec des chaises installées tout autour. Le repas est servi dans d’énormes plats dans lesquels nous sommes invités à manger par groupe de 5 ou 6 personnes. Nouvelle expérience culinaire intéressante même si un peu épicée pour la plupart de nos palais.

Repas convivial
Puis les représentants prennent la parole. Le chef du village, le maire, la représentante de l’association des femmes du village, la représentante d’IRRIGASC et enfin notre chef pilote.

Prise de parole officielle
Eddy échange avec des enfants du village
Pour terminer cette rencontre charmante, on nous propose de planter un arbre à proximité d’une gaine IRRIGASC afin de marquer le coup, de concrétiser notre engagement et également de rendre un hommage à nos deux collègues disparus trop tôt.
Nous étions assez fiers de nous après les baptêmes, c’est encore mieux après avoir planté chacun un arbre dans la terre du Sénégal. Nous espérons qu'ils grandiront et donneront de bons fruits par la suite.
Laurent et Eddy plantent un arbre pour le village
La suite de la journée est un retour à l’hôtel où les préparatifs pour les jours suivants se poursuivent. Nous reprendrons le retour vers la France dès demain.

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