lundi 16 septembre 2019

AZUR 6 rejoint le départ à Toulouse


Jour 0 : Le début de l'aventure AZUR 6

Voilà un an que nous en parlions, ça y est : l'équipage Azur 6 est sur le départ pour Dakar. En guise de hors d' œuvre, il faut rejoindre Troyes en train via Paris pour Eddy et Laurent. Camille est déjà sur place, pour positionner l'avion sur l'aérodrome de Troyes et faire le plein d'essence, la piste de Bar-sur-Seine étant moins propice au départ car un peu en pente et il n'y a pas d'essence sur le terrain. Le plan se déroule sans accroc. Eddy et Laurent traversent la capitale à l' heure de pointe au milieu d' un joyeux désordre causé par un accident, et arrivent en avance. La gare de Lyon est passée en trombe, à peine le temps de voir le ciel. La Bastille : même pas le temps de remarquer qu'un fleuve coule à Paris. La République, sous terre, dans des wagons pleins qui se remplissaient encore à chaque station. Eddy s' incruste dans la barre centrale. Nos bagages nous créent une petite poche au milieu de la foule des jours de galère. La grève est prévue le lendemain, mais c' est déjà la guerre. On croise une jeune femme qui transporte des morceaux de bois dans un sac à l' épaule, planche, tasseaux…ça frôle les yeux, ça manque de se coincer dans la porte. Lolo, plus discret, balance son sac à dos rempli de gilets garnis de couteaux et de lances-fusées dans le museau de ses voisins pas méfiants. Mais pas rancuniers non plus. Nous sommes éjectés à la gare de l'Est, avec assez d' élan pour arriver sur le quai des grandes lignes sans quasiment toucher terre. Un coup d' œil à l' affichage, le train déhotte dans 3 minutes pour Troyes sur le quai le plus éloigné. Ce n' est pas le train prévu, le bon est dans une demi-heure. Mais Lolo est repassé en mode parigot total : au pas de charge, les deux voyageurs sautent dans le premier wagon, lancent leurs bagages dans les filets, s' assoient, et le train démarre. La traversée de Paris en 40’. 
Lolo euphorique lors de son voyage vers Troyes. On dirait Bibi Fricotin...

Pendant ce temps-là, Camille est en train de convoyer l'avion de Bar-sur-Seine à Troyes, pour pouvoir faire le plein, profiter d' une longue piste en dur bien plate pour un décollage à la masse max, et c' est plus prêt de chez elle. Elle en profite pour essayer la radio portative ajoutée la veille : ça marche plutôt pas mal. Les efforts du week-end précédent ont payé. L' équipage Azur 6 va partir avec 2 radios, dont une à la dernière mode. L' aventure ne sera pas contrariée par ce détail. Eddy découvre l' avion pour la première fois. Il est rutilant (l'avion, pas Eddy). Il sort de visite (l' avion, pas Eddy). D'après Camille, il démarre au quart de tour (Eddy ? Non, l'avion…). L' avion est garé dans le hangar du club de planeur de Troyes, dans lequel vole Camille. 
F-PJRG nous attends gentiment dans son hangar avant le grand départ


Nous faisons la connaissance d'un instructeur planeur qui rentre chez lui, la journée finie. Nous mangeons dans un joyeux chahut chez Camille, le cœur léger. Nous sommes réunis, l' avion est prêt, le départ est imminent et les obstacles derrière nous. Nous disons au revoir à ceux et celles que nous ne verrons pas le lendemain. Ensuite, revue des bagages, pesée. Nous avons beaucoup de bagages, mais la présence des deux crevettes de l'équipage nous maintient résolument sous la masse max. Moyennant de caser tout ça dans l' avion, nous pourrons décoller, et même monter… Presque minuit. Allez, dodo.
Notre quantité de bagages au pied de l'avion

Demain, c' est le grand jour. Maintenant, ce serait bien qu'il fasse beau. Les prévisions ne sont pas pessimistes. Coucher de soleil de western à Troyes, et pleine lune façon Appolo. Peut-être un peu de brume matinale…
La brume matinale n' a pas l' air si hostile. Le temps de se préparer. Cavok à St Yan à 8h00. Je le note pour l' Histoire. Ça n' arrive jamais. Idem à Avord. Personne va nous croire. 9h00, il fait gris, mais avec du plafond et de la visi.
Le raid Latécoère commence par un séance de travaux pratiques sur le RG. Découpe des autocollants de nos soutiens. On s' applique, on nettoie, on colle. A la fin, c' est assez joli. Ça a tenu au moins jusqu'à Toulouse, mais il a fait beau. La grisaille s' arrêtait à Avallon. Les bagages sont rangés dans l' avion. Le résultat se situe à mi-chemin entre un camion de glace et une roulotte de gitan. Mais c' est joli.

Laurent et Camille en train de coller les autocollants de nos partenaires sur le fuselage

Finalement, l' avion est roulé devant le hangar gentiment prêté par le club de planeur de Troyes. Eddy immortalise l' événement façon Orson Wells dans la "soif du mal" : grue, travelling, plan séquence, tout. 20 minutes après, nous sommes en l' air. Il fait encore assez gris, mais pas assez pour empêcher Camille de faire un petit passage à la hauteur de le remise de gaz. Un battement d'ailes pour la famille et les amis, et en route.
Laurent vérifie la symétrie de la décoration de l'avion, l'âme du mécanicien resurgit
L'équipage AZUR6 prêt au départ vers Toulouse- Francazal


Pour la première étape, il nous faut rejoindre Toulouse. Camille connaît bien l'avion et le coin du départ. Eddy vient juste d'être breveté. Lolo a volé 3 fois sur la machine. Logiquement, c'est Camille qui commence. Eddy fera la deuxième branche et Lolo la troisième. Nous avions maquillé un plan il y a plusieurs semaines. Nous allons pouvoir le mettre en œuvre. Changement d' équipage à Moulins. Eddy monte en selle pour quelques tours de piste, histoire de prendre l' avion en main. Puis, départ vers Aurillac. Le pilotage n’est effectivement pas très différent d’un DR400 classique à quelques détails près comme la disposition des instruments sur le tableau de bord, le frein à main et non au pieds et les volets électriques pour ne citer que ça. Nous avons la chance de passer le Fuji Bougnat sous une tempête de ciel bleu. ‘tite photo, évidemment. La chaîne des Puys, itou. Lolo prend le temps d'immortaliser le moment avec son bigophone de compet'.


Laurent se présente en finale du terrain de Francazal LFBF
L'avion AZUR6 au pied de la Tour de Francazal pour ravitaillement
Après un total de presque 4h de vol (avec 2 escales), nous rejoignons Francazal où le comité d'accueil du Raid nous attend pour nous remettre le paquetage officiel, à savoir 1 combinaison, 2 t-shirts, 2 casquettes et des goodies. On nous remet également la balise de détresse GPS permettant à chaque participant d’être localisé. À l’issue, un film inédit de l’édition 2018 est projeté sur les portes du hangar avant de faire le briefing d’arrivée du Raid Latecoère 2019. 30 avions pour une petite centaine de personnes, ça demande de l’organisation.  
Accueil des participants au Raid Latécoère 2019 dans le hangar de Francazal, en jaune les participants, en orange le staff

Après le briefing, on nous emmène en bus à l’Envol des pionniers, musée situé sur les anciennes installations de Latécoère au moment du lancement de la Ligne du même nom à Montaudran. On nous accueille par un petit discours de bienvenue, une visite gratuite libre du musée où se trouve un Salmson 2A2 (avion du premier vol historique en décembre 1918), une conférence racontant l’histoire de la Ligne et enfin un cocktail dînatoire offert par les sponsors du Raid. 
L'entrée de l'envol des pionniers

Une maquette de la Croix du Sud de Mermoz

Reconstitution d'un briefing façon Aéropostale de l'époque

Laurent et Camille devant un Salmson 2A2 sensiblement identique à celui du premier vol de Latécoère en 1918

Nous rentrons tard à l’hôtel où nous devons déposer le plan de vol pour le lendemain et regarder la carte pour avoir en tête le tracé. Car oui, nous avons un GPS, mais en avion mieux vaut savoir où l’on va et à quoi ça ressemble en avance de phase. 

Revue du vol du lendemain pour dépôt du plan de vol vers l'Espagne


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