Mais pourquoi Azur 6 ?
Dès que les 3 membres de l’équipage
ont pris la décision de participer au raid Latécoère 2019, leurs 3 paires d’yeux
se sont tournées dans la direction du « nerf de la guerre ». Comment financer
ladite participation, tout en conservant la bienveillance de son banquier ? Pour
la plupart d’entre nous, cela se traduit par un recours à la générosité d’autrui :
secteur privé, collectivités, particuliers…Qui dit « recours à la générosité
d’autrui » dit « plan de com’ ». Et qui dit « plan de com’ »
dit « nom qui sonne bien ». Les membres de l’équipage se sont donc attelés
à la tâche de trouver un nom qui pourrait susciter la curiosité et l’intérêt du
public. Tous les musiciens amateurs en quête d’un nom pour un groupe peuvent en
témoigner, le processus est long, et douloureux…Les amitiés sont mises à rude
épreuve et l’amour propre ébouriffé. On y survit toutefois, puisque le ridicule
ne tue pas.
Contre toute attente, une idée a
assez rapidement été avancée et acceptée sans vraiment de concertation
préalable, à la suite de réflexions séparées, au cours d’une discussion pendant
laquelle ont été abordés d’autres sujets. A ce moment, l’équipage se retrouve
baptisé d’un nom assez poétique, en rapport avec le futur projet pédagogique en
cours d’élaboration, en rapport également avec la vocation aéronautique du raid
Latécoère, et facile à résumer dans un joli logo…A priori, la partie était
gagnée. A la réunion suivante, l’idée a fait son chemin au point d’être
transformée en esquisse de logo. Mais le doute a également fait son chemin dans
le même temps, et rongé la confiance dans l’efficacité du concept auprès des
futurs mécènes. La discussion, loin d’être terminée, reprend de plus belle. La
première idée est mise de côté et l’équipage se met à la recherche de quelque
chose de mieux. Mieux, comme dans « l’ennemi du bien »…Parce que,
cette fois, la conversation s’éparpille, les idées se multiplient, mais ne
parviennent pas à remporter l’adhésion unanime. La discussion s’épuise
finalement, comme les membres de l’équipage : la nuit est tombée, la faim
fait grogner les estomacs, il est grand temps de rentrer. Mais nous rentrons
bredouilles. Pour le nom de l’équipage, tout reste à faire.
Et, un beau matin, voilà qu’Eddy
arrive avec « LA BONNE IDEE » : il a farfouillé sur le site
internet du club et il est tombé sur quelques informations dans la partie
historique, qui lui ont donné l’inspiration : Un ancien président de l’aéroclub
possédait un biplan Stampe SV4 qu’il avait baptisé Azur 6 (prononcer « Azur
Sixe »). Cet homme était un ancien pilote d’essai, basé à Istres quand il
était en activité. Tous les pilotes d’essai d’Istres répondaient à un indicatif
type « Azur+un nombre en anglais ». Comme il s’appelait Sixdenier
(Eugène, prononcer « Sixedenier »), quand il a décidé d’acheter un avion
et de le baptiser, ça a été naturellement Azur 6. Enthousiasme unanime des membres
de l’équipage : c’est sobre, c’est aéronautique, ça relie les membres de l’équipage
puisqu’ils appartiennent au même aéroclub qu’Eugène Sixdenier, et ça permet d’établir
un lien avec la ville d’Istres (Eugène Sixdenier travaillait et habitait à
Istres, les membres de l’équipage travaillent à Istres). En plus, le Stampe sur
un logo sera très joli.
Aussitôt dit, aussitôt fait :
le nom « Azur 6 » est adopté et les membres d’équipage et le travail
commence sur le logo. Il en va du logo comme du nom de baptème : tout est
affaire de goût, les goûts varient, le consensus est difficile et le compromis
douloureux…ça va être long. La sœur cadette de Camille étudie dans l’infographie.
On lui soumet donc une esquisse, avec un Stampe sur le dos, le ciel, le
désert, le fort de Cap Juby, et un
oiseau pour l’aéroclub. Pour l’anecdote, Eugène Sixdenier faisait beaucoup de
vol dos avec son Stampe. Il l’avait même spécialement modifié pour pouvoir
faire des vols prolongés sur le dos. D’où la représentation du Stampe sur le
logo en vol sur le dos…Entre les couleurs, les polices de caractères, et la
forme des motifs, plusieurs semaines se sont écoulées avant d’aboutir au logo d’Azur
6, version ronde. Au moment de créer des objets promotionnels dans le cadre du « plan
de com’ », il a fallu un logo allongé pour décorer des porte-clés « flammes ».
Cela été plus facile : monochrome et mise en valeur du nom de l’équipage,
un avion léger et le tour est joué.
Finalement, au prix de quelques
semaines de labeur, l’équipage a accouché d’un nom qu’on peut retenir sans se
faire une entorse de la langue ou du cervelet, ainsi que d’une paire de logos
plutôt réussis. Et tout ça sans se fâcher. Exceptionnel !